06/03/2013
Fil conducteur
Si le Gouvernement trouve que la formation professionnelle est un système complexe, que dire de la taxe d'apprentissage ! un financement éclaté en quatre destinations (FNDMA, CFA, Ecoles, Fonds national de péréquation) avec des dépenses déductibles, des quotas dans les versements et la liberté de choix des entreprises. Au final, les organismes consulaires, l'Education nationale et les CFA patronaux et/ou paritaires se partagent à tiers presques égal la part d'apprentissage alors que l'Education nationale et les consulaires toujours, mais également les grandes écoles, émargent sur les fonds destinés aux premières formations technologiques. Pas simple la remise à plat de tout ceci, d'autant qu'il faut à la fois conforter l'apprentissage dans le supérieur, pour la revalorisation de l'apprentissage, et prioriser les jeunes sans qualification. La quadrature du cercle. Et bien voici comment il convient de procéder pour dénouer les fils et trouver le bon fil conducteur. Solution offerte à tous et sans copyright.
Il suffit d'affecter l'intégralité de la taxe, comme le propose le Président de la République, à l'apprentissage en préservant la libeté de choix des entreprises, mais en obligeant les CFA et écoles qui reçoivent des fonds à les consacrer exclusivement à des dispositifs d'apprentissage. Et s'agissant du supérieur, à se limiter à recruter des apprentis au sein de la filière apprentissage. Qui de ce fait mériterait enfin son nom de filière. L'apprentissage dans le supérieur oui, mais à condition qu'il ne s'agisse pas d'un simple déport d'étudiants vers le dispositif d'apprentissage, mais que soit organisée et préservée une voix dans laquelle on ne pourrait entrer qu'au niveau V ou IV, et dont les niveaux III, II et I seraient totalement réservés aux apprentis en poursuite d'études. Et voilà comment impliquer le supérieur dans le développement de l'apprentissage, recentrer la taxe sur ceux qui en ont le plus besoin et faire de l'apprentissage une choix positif et non plus par défaut. Quant aux écoles, ayant préservé leurs ressources, elles mettront leurs qualités pédagogiques au service d'un nouveau public. Comme quoi, il suffit d'un fil conducteur pour que toute la complexité s'évanouisse (et sans doute pas qu'elle si cette proposition venait à voir le jour).
00:38 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : apprentissage, taxe, école, président, politique, éducation, travail, emploi, formation
Commentaires
Réserver l'apprentissage dans le supérieur au seul bénéfice des apprentis du niveau IV serait très injuste vis à vis des autres qui pour une raison où une autre (maturité, employeur non trouvé, méconnaissance...) n'aurait pu le choisir avant le bac. D'ailleurs, dans les faits, bien des apprentis de niveau IV continuent au niveau III comme apprentis.
Affecter la totalité de la taxe à l'apprentissage demandera du temps et du doigté car bien des écoles (grandes et moins grandes) prospèrent de la manne du "barème" et leurs lobbys sont forts. Bon courage!
Reste d'ailleurs à limiter les fortes inégalités entre CFA et les disparités hallucinantes des coûts de formation; certains abusent et cela restreint le nombre d'apprentis qui pourraient être formés.
Écrit par : Clavey Bernard | 11/03/2013
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