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06/04/2011

La fin du droit psychologique ?

On connaît la guerre psychologique de Sun Tzu, très en vogue ces temps ci, et plus encore sans doute la guerre psychologique conduite par Savancosinus dans "La Zizanie" pour réduire le village gaulois d'Astérix. La guerre psychologique est celle qui, en principe, évite d'utiliser la force et trouve sa source dans la crédulité de l'adversaire.

zizanie007.jpg

Elle trouve son pendant dans le "droit psychologique". De quoi s'agit-il ? d'inclure dans un contrat une clause dont on sait pertinent qu'elle est nulle et que le juge ne l'accueillerai guère en présupposant que le juge n'aura pas l'occasion de se prononcer sur sa validité, mais que par contre elle infléchira le comportement de celui ou celle qui l'a signée. Le droit psychologique c'est donc faire un pari sur la méconnaissance des règles par autrui. Tout lecteur de Kafka sait que lorsque la règle est méconnue elle est souvent maximisée.

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Dans une décision du 30 mars 2011, la Cour de cassation vient de décider qu'une clause de non concurrence non valide créé un préjudice pour le salarié même si elle n'a pas été mise en oeuvre. Le salarié peut donc obtenir des dommages et intérêts du seul fait de  l'insertion de la clause dans son contrat. Voici un sain rappel des juges à qui serait tenté d'utiliser le droit psychologique en considérant qu'au pire la clause est privée d'effet et qu'au mieux le salarié la respectera malgré sa nullité. Jusqu'à présent un tel comportement n'avait pas de sanction juridique. Tel n'est plus le cas depuis le 30 mars dernier.

Commentaires

Bonjour,

J'ai jeté un coup d’œil sur la décision...

Je peux me tromper (j'ai lu la décision en diagonale) mais il y a un point qui a d'emblée attiré mon attention.

A vous lire et puisque vous parlez de "droit psychologique", on aurait pu penser que la Cour de Cassation allait s'appuyer sur l'obligation de bonne foi. En d'autres termes, "inclure dans un contrat une clause dont on sait pertinemment qu'elle est nulle et que le juge ne l'accueillera guère en présupposant que le juge n'aura pas l'occasion de se prononcer sur sa validité, mais que par contre elle infléchira le comportement de celui ou celle qui l'a signée" (je reprends vos propres mots) est un comportement qui, en lui-même peut mettre en évidence la mauvaise foi...

Or, il semble que l'intention de l'employeur soit indifférente : peu importe qu'il soit de mauvaise foi ou non, qu'il ait spéculé sur l'ignorance ou non.

"la stipulation dans le contrat de travail d'une clause de non-concurrence nulle cause nécessairement un préjudice au salarié" ; la formule et surtout l'utilisation de l'adverbe "nécessairement" est significatif au même titre que le visa de l'article L1121-1 (Nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché."

C'est donc surtout la non-justification de l'utilisation de la clause qui est ici en cause, plus que la mauvaise foi...

Mais c'est une réaction "à chaud"...Une impression

Écrit par : bcallens | 06/04/2011

Bonjour,

Il est toujours difficile de prouver une intention. En utilisant l'adverbe nécessairement la Cour de cassation rend de mauvaise foi...celui qui l'est vraiment et tous les autres qui insèrent des clauses nulles sans les contrats. C'est pourquoi ce n'est pas le principe de bonne foi qui est visé mais l'article L. 1121-1, dont la plasticité est souvent bien utile.

Cordialement

jpw

Écrit par : jpw | 06/04/2011

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