18/03/2011
Utopie désirable
Frédéric Charles est un journaliste Suisse qui vit depuis trente ans au Japon. Correspondant de Radio France et divers autres medias, il est très connu en Suisse, sous son véritable nom qui est Georges Baumgartner, et depuis peu un peu partout ailleurs, sous son pseudo de journaliste qui est donc Frédéric Charles. Il se préparait à intervenir au Grand Journal de Canal plus. Et puis la question de Denisot : "Mais Frédéric, pourquoi restez-vous au Japon ?". La réponse fuse: "parce que pour moi c'est le pays de l'utopie du désirable".
Les utopistes a en croire leurs comptenteurs, ont la tête dans les étoiles, des théories pour compagnes et le rêve comme horizon. Bien sur. Et il y aurait de l’autre côté les réalistes, qui connaissent la mesure des choses, à qui on ne la fait pas, qui ont les deux pieds sur terre (pratique non ?) et qui professent sentencieusement, avec la conviction de celui qui est du bon côté du manche. Ils ne remarquent pas, les réalistes, qu’ils sont souvent un peu grincheux et aigris, que leur manière de rappeler régulièrement qu’il ne faut pas demander l’impossible sent l’impuissance et la capitulation, que la réalité est un mur auquel se cognent surtout ceux qui y croient. La défiance leur tient lieu de conviction et l’humanisme est un luxe de riche au ventre plein. Pas une utopie à la mode de ce tableau de Tarbell dans lequel le jeu des regards trace un espace de connivence utopique entre les personnages et entre eux et nous.
Emdund Charles Tarbelle - Au verger - 1891
Les réalistes ont quitté le Japon. Ils savent que catastrophe il y aura. Partout et toujours. Repli. Sur soi évidemment. leur dernier mot ?
Frédéric Charles n’a pas quitté le Japon. Il n’est pas réaliste. Pourtant il décrit ce que vivent les Japonais. Il décrypte leur silence, leur calme, leur peur qu’ils tiennent en lisière. Lorsqu’il ne s’agit plus de gestes sans importance, lorsqu’il s’agit de prendre véritablement position, lorsqu’il s’agit de s’engager, pas de surprise les utopistes sont toujours là, les réalistes ont déserté. Au nom du principe de réalité. On sait avec qui on souhaiterait être ami. Et on comprend au passage que le vrai professionnel vit personnellement un peu au-delà de sa compétence. Merci monsieur Frédéric Charles.
00:44 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DROIT DE LA FORMATION | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : japon, de chalvron, utopie, compétence, formation, management, ressources humaines
Commentaires
ERRATA !
Ce n'est pas ce malheureux journaliste Alain Chalvron qui connait si mal le Japon (qui vient de France en tant qu'envoye special et qui colporte nombres d'erreurs comme "un billet aller simple Tokyo-Osaka pour 1300 euros (au lieu de 130 euros!)) qui a parle d'utopie "DU" desirable (tout a fait different "d'utopie desirable")) mais le Francais resident au Japon FREDERIC CHARLES:
" Pour moi le Japon a toujours ete l'UTOPIE DU DESIRABLE, l'utopie d'une societe meilleure que la notre. Le Japon vit en moi depuis 29 ans. Partir c'est inimaginable pour moi parce que tous mes amis sont ici."
Je partage ses convictions, pour moi aussi la societe (mais aussi la nature) du Japon est l'utopie du desirable.
Écrit par : Thierry Trubert | 21/03/2011
GLOUPS !
Effectivement, c'est Frédéric Charles qui a tenu ces propos magnifiques. Je rectifie dans la journée.
MERCI !
Écrit par : jpw | 21/03/2011
je propose des choses sur l'ontologie de l'utopie
qui pourraient peut-être vous intéresser
à bientôt
Écrit par : galibert | 23/05/2011
Les commentaires sont fermés.