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24/11/2015

En noir et blanc

Une grande entreprise en Province la semaine dernière. Animation de groupes de travail. Le midi, repas rapide au self d'entreprise. Je m'installe au milieu du réfectoire, mes hôtes sont partis régler leurs affaires. Je ne sais pourquoi, un sentiment d'étrangeté me gagne. A ma gauche, une table avec quatre femmes voilées. A ma droite, une table avec cinq hommes. Devant moi une table avec deux africaines aux cheveux très noirs. Derrière elles, trois femmes du cru, la cinquantaine. Un peu sidéré, je détaille du coup les tables suivantes : ici sept hommes, là trois, de nouveau une table avec des africaines, mais celles-ci ont toutes des cheveux marrons avec des mèches, puis une table féminine locale et encore une table avec 3 hommes. Dans tout le réfectoire, je n'arrive qu'à identifier une table où un homme partage son repas avec trois femmes. Au final, sur la trentaine de tables occupées, quasiment aucune mixité de sexe, d'origine, d'âge. 

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Je m'interroge sur la probabilité que le hasard ait ainsi ordonné la salle. Quasi nulle. Il me faut donc en conclure que l'on ne traite ici qu'avec son semblable le plus immédiat et que pour se parler il faut se ressembler. Et je me souviens qu'il fut un temps où, dans les restaurants d'entreprises, la segmentation était sociale : cols blancs d'un côté, cols bleus de l'autre. Ici, elle est culturelle : peu de mélange de générations, pas de mixité, pas de multiculturalisme. Le signe d'une société qui se referme ?