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28/05/2013

Auberge allemande

Je ne sais pas si Jean-Emmanuel Ray a été voir l'auberge espagnole, le film de Cédric Kaplish. Mais je sais qu'il interdit aux étudiants du Master en Développement RH, à la Sorbonne, de faire leur voyage d'étude annuel au Sud de la Loire. Il faut quand même rester sérieux : un voyage de travail cela s'organise en Suède, en Autriche, aux Pays-Bas, au Danemark, même pas en Grande-Bretagne (les pubs !) et surtout pas en Italie, en Espagne, en Grève -pardon en Grèce- ou au Portugal, il y a suffisamment d'acquis sociaux (congés payés, RTT) pour aller faire un tour dans ces pays là. Et les statistiques lui donnent raison : l'Allemagne a accueilli en 2012 un million d'immigrés alors que l'Espagne et les autres perdent leur jeunesse. Car là se trouve le phénomène nouveau. Si les immigrants des pays d'Europe centrale demeurent majoritaires, les espagnols, les italiens, les grecs ont rejoint l'Allemagne par dizaines de milliers. Attention le Nord, le Sud arrive !

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Jeune européen se préparant à entrer dans une bodega

Je ne sais pas si le fait de priver les pays du Sud d'une main d'oeuvre qualifiée pour l'utiliser à produire des biens de consommation qui seront revendus à ces mêmes pays au risque d'aggraver leur déficit constitue un cercle économique vertueux. Par contre, cet appel d'air allemand, qui  devrait  s'amplifier ces prochaines années pour des raisons démographiques, aura au moins le mérite de contribuer à développer les bodegas en terres anglo-saxonne, ce qui changera un peu de la fête de la bière (mais non c'est pas pareil). Du coup, on peut continuer à apprendre l'espagnol, on pourra bientôt s'en servir en Allemagne. Olé !