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17/11/2013

Des flux et des stocks

Dans les années 60, le mouvement Fluxus s'interrogeait, avec un humour pas toujours des plus subtils mais avec une bonne humeur constante, sur les frontières de l'art et les catégorisations de toutes sortes. Faisant voler en éclat les représentations tenues pour évidentes, Fluxus, comme son nom l'indique, s'inscrivait dans une logique de pensée en mouvement, de mouvement permanent et de courant transcourant.

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Charlotte Moorman - Fluxus

Dans les travaux actuellement conduits sur le futur Compte personnel de formation (CPF), il est beaucoup question de capitalisation et la notion même de compte suggère qu'il en soit ainsi. En réalité, il n'y aura sans doute guère plus de capital que de stock. Bien sur, chacun pourra contempler son solde d'heures disponibles. Mais aucune cotisation (ce que supposerait la capitalisation) n'est attachée à ce nombre d'heures, aucune ressource financière individualisée n'est liée à ces heures. Comme pour le DIF, il ne s'agit pas de gérer un capital mais un flux : ces heures représentent un potentiel d'accès à des disponibilités financières, ou à des places disponibles en formation (droit d'accès), dont il appartiendra à son bénéficiaire de négocier l'octroi le moment venu. Et le fait que l'on garantisse un éventuel droit opposable dans certains cas ne changera rien à l'affaire : tant que les ressources qui garantissent le droit sont limitées et inférieures en volume aux heures acquises, c'est une supercherie que de parler de capitalisation. On éviterait sans doute bien des désillusions si l'on s'inscrivait clairement dans une logique de gestion de flux (combien de bénéficiaires pour quelles priorités) et non de stock. A moins que l'objectif ne soit in fine que de mettre à contribution le salarié, car s'il y a un acteur qui risque de devoir capitaliser, au final ce pourrait bien être lui et il sera un peu tard pour se rendre compte qu'on lui a joué du violon.

Commentaires

100 % d'accord. Il faut arrêter de se raconter des histoires : avec les fonds et l'organisation actuelle de la formation on peut former au mieux 8 ou 10 % des salariés. Le CPF sera un compteur de virtuelles heures de formation et la plupart des travailleurs précaires ne verront pas s'améliorer leur sort éducatif. Quant aux pouvoirs publics, ce sont des pleutres qui se réfugient derrière les partenaires sociaux dès qu'une décision douloureuse doit être prise. Bientôt on demandera aux partenaires sociaux ce qu'ils pensent de la politique et de la diplomatie de notre pays/
Le pouvoir actuel se ridiculise à force lâcheté.

Écrit par : cozin | 19/11/2013

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