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12/09/2013

Esquisse d'une réforme annoncée

On commence à y voir plus clair. Au moins en ce qui concerne les bases sur lesquelles va s'engager la nouvelle (jusqu'à la prochaine ?) réforme de la formation professionnelle. Et contrairement à ce qu'en disent certains sceptiques, il ne s'agira pas d'une réformette. Le deal passé entre le Gouvernement et le MEDEF sur le sujet paraît assez limpide : vous faites un effort supplémentaire pour les salariés les moins qualifiés et on vous libère de toute obligation fiscale pour ce qui concerne les formations qui accompagnent la performance de l'entreprise. Plus concrètement, on met en place le compte personnel, on augmente la part obligatoirement versée à l'OPCA et on supprime le 0,9 %. Ou encore, au lieu de verser 50 % de votre obligation de 1,6 % à l'OPCA et de gérer le reste selon votre choix, on passe à 1% de versement obligatoire pour des dispositifs d'intérêt général et pour le reste cela relève de la responsabilité de l'entreprise vis à vis de ses salariés et d'avantage d'obligations sociales que fiscales.

jugement salomon ingres.jpg

Ingres - Le jugement de Salomon

On remarquera que la logique est la même que celle de la jurisprudence commentée dans la chronique précédente : des obligations renforcées pour les salariés les moins qualifiés ou placées dans des situations précaires, mais une grande liberté de négociation avec ceux qui bénéficient d'un niveau de qualification plus important. Ce n'est toutefois pas la première fois qu'un tel deal est posé sur la table : c'était déjà le cas en 2003/2004 et, de manière encore plus explicite, en 2008 lorsque Christine Lagarde alors en charge du dossier, avait écrit aux partenaires sociaux avant qu'ils n'ouvrent la négociation qui devait aboutir à l'ANI du 7 janvier 2009, qu'elle était prête à envisager la suppression de l'obligation fiscale sur le plan de formation. La troisième tentative sera-t-elle la bonne ? il semble que le fruit soit plus mûr que jamais et si ce n'était pas le cas, les contrôles lancés par la Cour des comptes sur quelques OPCA voire quelques articles de presse opportunément publiés en début de négociation (parions que Le Point parlera de formation et de financement paritaire dans les semaines qui viennent) viendront rappeler que cette fois-ci, il va peut être falloir aller plus loin que l'esquisse.

Commentaires

Si l'on comprend bien les sommes versées à l'OPCA (qu'en sera-t-il des PME, seront-elles toujours et très illogiquement exemptées ?) vont augmenter (1 % pour tous peut être).

La gabegie, la complexité, la lourdeur et l'impuissance seront donc toujours de la partie.

Le système de la mutualisation a amplement prouvé qu'il ne marchait pas, qu'il est impossible par exemple pour une grande entreprise (car certaines ne forment pas leurs salariés contrairement à la légende qui veut que seules les PME ne forment pas en France) de programmer des formations avec les fonds mutualisés si les règles de prise en charge financière ne sont pas connues des mois avant (Septembre pour l'année suivante) et si en plus les financements peuvent être interrompus en cours d'année (ce qui aura été le cas dans cde nombreux OPCA cette année).

C'est pourtant simple avec le Compte personnel formation : l'entreprise verse (et provisionne donc) une somme fixe et annuelle pour chacun de ses salariés (mettons 500 euros par an et par personne) cette somme est à la disposition des salariés qui doivent juste trouver un terrain d'entente avec leur employeur sur le moment de leur formation (sur ou hors temps de travail).

Pour responsabiliser tout le monde on double la cotisation chômage des salariés comme de leur employeur s'ils ne partent pas tous les ans en formation (le DPC dans le médical rend lui aussi obligatoire la formation).

Soit la réforme de la formation n'est que de la communication (plus ou moins habile comme la réforme des retraites) soit on se donne enfin les moyens de former tous les salariés, tous les ans (tout au long de la vie).

Celui qui ne forme pas ou ne se forme pas devrait en assumer le prix en voyant ses cotisations chômage augmenter.

S'il n'y a pas sanction la formation régressera encore pendant des années et la France perdra toute compétitivité en devenant un musée des traditions sociales du XIXème

Écrit par : cozin | 12/09/2013

Si l'on comprend bien les sommes versées à l'OPCA (qu'en sera-t-il des PME, seront-elles toujours et très illogiquement exemptées ?) vont augmenter (1 % pour tous peut être).

La gabegie, la complexité, la lourdeur et l'impuissance seront donc toujours de la partie.

Le système de la mutualisation a amplement prouvé qu'il ne marchait pas, qu'il est impossible par exemple pour une grande entreprise (car certaines ne forment pas leurs salariés contrairement à la légende qui veut que seules les PME ne forment pas en France) de programmer des formations avec les fonds mutualisés si les règles de prise en charge financière ne sont pas connues des mois avant (Septembre pour l'année suivante) et si en plus les financements peuvent être interrompus en cours d'année (ce qui aura été le cas dans cde nombreux OPCA cette année).

C'est pourtant simple avec le Compte personnel formation : l'entreprise verse (et provisionne donc) une somme fixe et annuelle pour chacun de ses salariés (mettons 500 euros par an et par personne) cette somme est à la disposition des salariés qui doivent juste trouver un terrain d'entente avec leur employeur sur le moment de leur formation (sur ou hors temps de travail).

Pour responsabiliser tout le monde on double la cotisation chômage des salariés comme de leur employeur s'ils ne partent pas tous les ans en formation (le DPC dans le médical rend lui aussi obligatoire la formation).

Soit la réforme de la formation n'est que de la communication (plus ou moins habile comme la réforme des retraites) soit on se donne enfin les moyens de former tous les salariés, tous les ans (tout au long de la vie).

Celui qui ne forme pas ou ne se forme pas devrait en assumer le prix en voyant ses cotisations chômage augmenter.

S'il n'y a pas sanction la formation régressera encore pendant des années et la France perdra toute compétitivité en devenant un musée des traditions sociales du XIXème

Écrit par : cozin | 12/09/2013

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