04/08/2015
David Lynch à Houston
Dans les films de David Lynch, les premiers plans sont tout à fait banals. Tout à l'air normal. Au début. Bien sur, si on ne somnole pas devant la vision du quotidien, il y a parfois une question qui se présente, par exemple : "Mais que fait ce serveur dans un restaurant vide et fermé ?", mais la raison reprend vite ses droits : "Il prépare la salle avant d'ouvrir". Tout simple non ?
Par petites doses, l'incongru s'impose et vous ne remarquez rien. Ainsi ce palmier n'a rien à faire avec le béton, le verre et la végétation qui l'entoure, mais il paraît à sa place.
Vous ne savez pas pourquoi, mais une étrange sensation vous envahit. Pas un malaise, mais une lointaine angoisse. Devant ces traces de vie, sans vie. Ces immobilités qui vous font douter que tout cela est bien réel. Si l'on était dans un film de David Lynch, il y aurait soudain un évènement effrayant.
C'est dans un bassin qui vous attire pour la fraîcheur de l'eau que l'inattendu se manifeste. Le volatile a-t-il été placé là par un garnement qui l'a trouvé mort ? s'est-il vraiment pris les pattes dans la trappe d'évacuation pour mourir noyé ? pourquoi est-il là à vous regarder ?
Ce n'est pas ce minuscule incident qui va perturber votre pas. Et vous approchez du jardin qui promet ses chaises et ses ombres. Et puis vous la voyez, un détail attire votre regard, et là vous vous dîtes qu'il est peut être temps d'aller voir plus loin car cela fait un certain temps que David Lynch a arrêté le cinéma.
04:20 Publié dans CHRONIQUE DE WEEK-END | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lynch, houston, amérique, usa, voyage, vacances, cinéma