20/11/2011
De l'informel dans le formel
Si Oscar Dominguez est considéré comme l'inventeur des décalcomanies, Max Ernst leur a donné une dimension supplémentaire en les intégrant au coeur de peintures dont ils constituent à la fois l'élément central et l'horizon mystérieux. Le décalcomanie résulte d'une intention et d'un hasard. L'intention est de les créer, le hasard est la forme qu'ils prennent selon la quantité d'eau utilisée, la pression exercée, le mouvement du papier que l'on relève. Au milieu des formes que le peintre choisit de créer, le décalcomanie associe des formes issues d'une pratique capable de les créer sans pour autant en maîtriser le contenu. La force du tableau se trouvera dans cet assemblage entre formel et informel.
Max Ernst - La toilette de la mariée - 1940
Comme le peintre associe le formel et l'informel, le formateur peut organiser de la formation formelle et prévoir des temps pour l'informel. Par définition, il ne saurait les organiser dans le détail, l'informel n'aurait plus guère de sens. Il ne peut en prescrire le contenu mais seulement les contours. Prenons deux séminaires en résidentiel : dans le premier, les participants enchaînent ateliers et interventions de 8h du matin à 8h du soir. Après le repas, un dernier brief leur présente le programme du lendemain. Dans le second, les interventions sont moins nombreuses et le programme comprend des plages libres. Celles qui vont permettre des échanges non dirigés, des temps de liberté que chacun mettra à profit comme il l'entend, où l'on pourra partager un verre, prolonger une discussion, s'échapper à plusieurs du séminaire, ou encore s'adonner à des jeux. Est-on vraiment certain que la première version sera à la fois plus satisfaisante et plus efficace ? les tableaux de Max Ernst constituent une forme de réponse.
21:44 Publié dans PEDAGOGIES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mpax ernst, apprentissage, formation, éducation, informel, formel, décalcomanie