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03/09/2013

Ricochet

Rentrée des classes sous le signe de l'été indien, qui annonce les lents changements de saison. En matière de rythmes scolaires, par contre, le changement est plutôt rapide. Sur le fond, travailler moins chaque jour et avoir d'autres activités que la classe, il n'y a pédagogiquement rien à redire et il n'était que temps de rompre avec les longues journées dont la linéarité s'accorde mal avec la sinusoïdale concentration humaine. Il est plus difficile de comprendre pourquoi, en maternelle, il faut aussi adopter le rythme nouveau qui impose un lever supplémentaire dans la semaine, alors qu'il ne s'agit pas d'alléger des enseignements mais d'ajouter des activités à d'autres activités. Pas d'autre explication que l'effet ricochet.

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Pierre Haeder -  Ricochet

L'effet ricochet c'est que dans une école primaire, difficile de gérer les différentes classes sur des rythmes non homogènes, et le temps de travail des enseignants avec. Donc, les petits comme les plus grands, et en avant ! le problème avec les ricochets c'est que ça se termine toujours par un plouf. Mais faisons confiance aux intéressés pour franchir allègrement tous ces petits obstacles et foncer droit devant.

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05/01/2011

De l'ennui

Il y a un bel ennui. Celui qui vous emporte vers le rivage des rêves, qui sollicite en douceur votre imagination et débride votre créativité. Cet ennui lent et plaisant du "rien faire" qui est un paravent bien mince puisque vous vous construisez vous-même et parfois les projets les plus audacieux. Proche de l'état hypnotique, cet ennui-là peut en avoir les vertus. Il est l'ennui de l'enfance, celui dont le petit d'homme a besoin pour devenir un être conscient de lui-même, des autres et du monde. Cet ennui là, il faut le préserver des sollicitations permanentes, du zapping, de l'activisme, du bruit aussi et laisser cette zone grise étendre ses horizons entre le sommeil inactif et le réveil actif.

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Et puis il y a un ennui ravageur. Celui qui est empli de temps perdu, d'occasions manquées, de temps passé qui ne passe pas vraiment, de temps consacré à des activités laborieuses en tous les sens du terme. Cet ennui qui est la première cause d'insatisfaction des élèves en France. A l'occasion des 40 ans de la loi sur la formation de 1971, Jacques Delors, interrogé par Liaisons Sociales exprime un regret majeur : "J'espérais, notamment, que l'Education nationale allait s'inspirer de l'esprit de la formation continue, fondée sur le face-à-face, l'individualisation des parcours et l'accompagnement. L'espoir a été déçu". Qui connaît ou a pratiqué les méthodes de formation continue, sait que l'on peut aller très vite dans des apprentissages divers. Au regard de ces rythmes et méthodes,  s'inscrit le souvenir des années passées à "faire le programme" et à travailler de manière exclusivement mémorielle sur des connaissances formelles dont il reste quoi aujourd'hui ? que retenez vous des millers d'heures passées sur les bancs du collège et du lycée ? le plaisir d'apprendre ? l'excitation des activités que vous avez eu l'occasion d'exercer ? les découvertes vers lesquelles on vous a guidé ? ou bien un certain uniforme ennui qui fait que toutes ces journées ne semblent au final faire qu'une ?

Et voilà comment faute d'avoir transformé la formation initiale, la formation continue est condamnée à être une longue recherche du temps perdu. Sans désespoir toutefois puisque Proust nous garantit que vient le moment du temps retrouvé.