20/03/2017
Tous les morceaux du puzzle
Dans une campagne électorale, le temps consacré à la réflexion sur les projets est souvent le parent pauvre, la stratégie, l'organisation, la communication et l'action politique consommant l'essentiel du temps et de l'énergie. Et pour un sujet considéré comme aussi complexe, confus et difficile à appréhender que la formation professionnelle, on comprend que le temps du diagnostic soit rapide et les propositions finalement peu opérationnelles au-delà de quelques déclarations de principe. Ainsi, tout le monde s'accorde pour renforcer et développer l'alternance, même si les modalités peuvent différer d'un candidat à l'autre. Une exception toutefois, le projet de Macron qui porte une énième réforme de la formation professionnelle, reprenant quasiment en bloc les analyses de Marc Ferracci et de l'Institut Montaigne mâtinées des Colloques sur l'emploi de Bercy. On trouvera ci-dessous la synthèse des débats de l'époque qui reste d'actualité.
Mais le risque récurrent c'est d'avoir une fois de plus une réforme qui parte d'une analyse étroite de la formation professionnelle, à partir de son fonctionnement propre. Autrement dit, ce n'est pas en réformant sans cesse le moyen que l'on va améliorer le résultat. On peut toujours reprocher à la formation professionnelle d'être inefficace, tant que les entreprises préfèreront recruter sur le marché externe des candidats déjà formés plutôt que de faire l'investissement interne, elle a peu de chances de s'améliorer, quelle que soit la tuyauterie mise en place. C'est moins aux conditions de production de la formation qu'il convient de s'attacher, qu'à l'usage possible de la formation dans les pratiques de régulation du marché du travail, dans les pratiques de gestion des ressources humaines et dans les articulations entre formation initiale et continue. Bref, il faudrait prendre le temps du systémique et cesser de focaliser sur la formation (qu'il serait d'ailleurs urgent de dérèglementer pour favoriser l'élargissement des modes de production de la compétence) pour se préoccuper de réunir tous les morceaux du puzzle. Pour ceux que l'analyse intéresse, elle se poursuit ICI.
10:10 Publié dans ACTUALITE DE LA FORMATION, DANS LA PRESSE | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Bonjour,
Il faut essayer de changer les mentalités surtout. L'idée d'une formation continue "tout au long de la vie" passe mal. Au pire, cela est vécu comme une déchéance, une remise en cause de ses compétences. Et le sentiment d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête...
Écrit par : bcallens | 20/03/2017
L'éducation, la formation et le travail font système. On ne peut pas espérer disposer d'une formation efficiente, utile et équitable tant que des problèmes de fond comme le rôle et les méthodes de l'école ainsi que la vision et la responsabilité au travail ne seront pas résolus.
La formation n'est en fait qu'un des résultats de la société et des moyens dont elle dispose pour changer, s'adapter, apprendre.
Les Français veulent-ils réellement de la la société de la connaissance, des bouleversements qu'elle implique, des adaptations importantes qu'elle nécessite ? On peut en douter et du coup notre pays ré-invente sans cesse l'eau tiède (un peu de Gauche + un peu de Droite) alors que le robinet coule de moins en moins.
Écrit par : cozin | 21/03/2017
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