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30/09/2016

La révolution tranquille

C'est comme dans les greniers ou les brocantes, il faut parfois écarter tout le fatras pour arriver à dégotter une pépite. Au départ elle a l'air de rien, de loin elle passe inaperçue, en prenant le temps elle change d'apparence et au final c'est un trésor. Dans le grand bazar de la loi Travail, on peut ainsi retenir les dispositions sur la VAE qui, mine de rien, constituent pas moins qu'une révolution tranquille. La première est qu'il suffit désormais de justifier d'une année d'expérience dans l'activité pour accéder à la VAE. Cette réduction de trois ans à un an change tout. Car un an c'est un horizon gérable. On peut recruter ou proposer une évolution, assortie un an plus tard d'un accompagnement VAE pour valider les compétences acquises. Trois ans, c'est un calendrier trop long pour être véritablement opérationnel. Avec ce délai réduit, la VAE devient un véritable outil de GRH. La deuxième nouveauté, plus importante encore, c'est que toutes les formations, initiales et continues, sont désormais prises en compte pour l'accès à la certification. 

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Alain Garrigue - Sérigraphie

Ainsi, celui qui a raté son examen, pourra après un an d'activité dans un emploi en rapport avec le titre recherché, retenter sa chance en VAE en faisant prendre en compte la formation suivie. Et plus largement, toute formation dont le contenu est en rapport avec un diplôme pourra désormais être prise en compte. Autant dire que potentiellement toutes les formations deviennent diplomantes dès lors qu'elles visent des compétences inscrites dans un référentiel de diplôme. Une nouvelle manière d'affirmer que, dans le droit fil de la loi du 5 mars 2014, l'objectif est plus important que le moyen, ou encore que peu importe le chemin pourvu que l'on parvienne au but. 

Saluons à cette occasion le copain Garrigue qui a obtenu ce mois ci le diplôme des Beaux Arts de Toulouse par la VAE, après un an de travail pour formaliser tous les travaux réalisés....depuis qu'il est né. Et c'est là que tu vois la différence entre la VAE et la formation initiale. Lorsque j'ai obtenu mon diplôme, je ne savais strictement rien faire ou presque, mais il m'a permis de me légitimer pour apprendre mon métier. Avec la VAE, tu t'es tout pelé tout seul, et il faut en plus que tu t'en justifies ! ça mérite de boire un coup à sa santé ! 

Commentaires

Je ne suis pas d'accord, la VAE n'est pas un substitut pas cher et rapide à la formation et à la qualification.

Les 3 années requises avant d'entreprendre une démarche de VAE (qui de toute façon ne concernera jamais grand monde en France comme on le voit depuis 15 années) étaient justifiées par le fait qu'avant de se réclamer professionnel il faut du temps.

Pour devenir un vrai cuisinier par exemple il faut selon un grand chef (autodidacte breton de mes connaissances et qui a 1 étoile au Michelin sans être passé par une école hôtelière) au moins 10 années de pratique (et de travail soutenu devrais-je écrire).

Dans n'importe quel métier au bout d'un an on est encore un débutant (surtout dans les métiers techniques) et prétendre qu'on pourrait valoriser des compétences au bout de quelques mois de pratique c'est selon moi enterrer la VAE qui va devenir une espèce de voiture balai pour des jeunes incapables de s'insérer socialement (car ne nous y trompons pas si la barre est fixée à 1 an d'ancienneté dans le travail, on passera bientôt à 6 mois puis à 3 mois même).

La dérive de la VAE est déjà visible avec le Socle des compétences CLEA.

Le Socle des compétences a été torpillé par le Copanef qui a transformé une bonne idée : permettre l'accès simple et facile à la formation sur les bases du travail aujourd'hui, cette bonne idée est devenue une validation de connaissances sans passer par la formation (c'est le nouveau credo des pouvoirs publics : on augmente les années d'école et ensuite on valide à tour de bras même si les jeunes sont illettrés).

Le résultat c'est qu'on valide aujourd'hui des milliers de Socle/Cléa pour des chômeurs ou des jeunes en insertion sans qu'aucun ne passe par la formation (ils ont en général un niveau Bac +2) et qu'il est bien plus profitable pour les organismes évaluateurs de valider les compétences supposées des candidats à Cléa que de les former (les évaluations sont payées 600 euros par personne, alors que les formations sont aléatoires, individuelles et lourdes à mettre en oeuvre).

Un "grand" OF parisien faisait récemment le bilan de Cléa pour son périmètre

1000 certifications, 90 % pour des chômeurs, presque pas d'entreprises intéressées (encore moins de salariés individuels) et presqu'aucune formation entreprise, juste des validations pour des personnes ayant un niveau bac + 2

La VAE va tourner à cela : on validera des floppée de personnes avec des pseudo diplômes de pacotille et aucun employeur ne les embauchera au vue de leurs compétences totalement insuffisantes.

Écrit par : cozin | 01/10/2016

Vous raisonnez comme si la VAE était un distributeur automatique fonctionnant uniquement sur les conditions d'accès sans tenir compte du travail à réaliser. Et le fait que par la VAE on fait véritablement la preuve de ses compétences, ce qui n'est pas le cas en formation initiale.

Et la question du CLEA n'a rien à voir avec la VAE mais avec le fait que l'on préfère s'intéresser aujourd'hui à la certification qu'au mode d'acquisition des compétences. Il vaudrait d'ailleurs mieux certifier les certificateurs que les formateurs. Ce serait plus cohérent.

jpw

Écrit par : jpw | 01/10/2016

Bonjour,

Il faudrait quand même pas que la VAE suive le chemin du baccalauréat. A force de baisser les exigences...

Écrit par : bcallens | 02/10/2016

Les commentaires sont fermés.