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04/06/2015

CPFleaks

Les informations publiées ici devraient être publiques, ce serait la moindre des choses. Merci à celles et ceux qui permettent qu'elles le soient. 

Faisons donc le point sur le CPF à la fin du mois de mai : 

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En chiffres brut, cela fait un peu peur : 4,7 millions de visites, 1,4 millions de comptes ouverts, 53 000 dossiers initiés, 2 300 financés. Pour le ratio notoriété/efficacité des marges de progrès existent, comme l'on dit dans les entretiens d'évaluation politiquement corrects. 

Bilan.jpg

En tendance pourtant, c'est assez net : le CPF a démarré. De 300 dossiers en mars à 900 début mai on est passé à 2300 fin mai (oui, oui, avec les ponts, les viaducs et les passerelles). Lorsque l'on regarde de plus près d'où vient la croissance, comme il était prévisible, des formations en langues (enfin, en anglais, voir les commentaires sur ce blog pour le Bulats et les autres langues). 

CPF4.jpg

Est-ce que pour autant on peut dire que tout le monde s'y est mis ? pas vraiment. On distingue assez clairement les OPCA qui ont une politique plutôt volontariste et facilitante sur le sujet et ceux pour lesquels ce n'est manifestement pas une priorité. 

CPF1.jpg

CPF2.jpg

Reste à souhaiter que ces chiffres deviennent rapidement obsolètes et que la courbe de croissance amorcée se poursuive bien dans les semaines à venir. Pour les organismes de formation, les chiffres sont sans appel : ce n'est pas le premier semestre 2015 qui sera difficile mais toute l'année 2015 et le mieux que l'on puisse espérer est de retrouver début 2016 un niveau d'activité comparable à celui de la fin 2014. Une année de mise en route si au regard du temps social c'est peut être nécessaire, quand il s'agit du temps économique et du temps de l'emploi, c'est bien long (à ce sujet, on suggèrera au Ministère du Travail de s'intéresser à la contribution du secteur de la formation à la hausse continue du chômage depuis le début de l'année, avec une nette accélération en avril). 

Commentaires

Bonjour,

Les mesures à prendre :

1) Supprimer toutes les listes ;
2) Mettre en place une procédure de demande simple et rapide pour le salarié
3) Faire une promotion d'enfer

Le reste n'est que littérature et statistiques prédictives souvent démenties a posteriori par les faits

Une remarque : un chiffre ne veut rien dire en soi. Il faut nécessairement le comparer et notamment comparer le nombre de demandes au nombre de salariés susceptibles de bénéficier du CPF.. Ou alors comparer le nombre d'heures utilisées par rapport au nombre d'heures susceptibles de l'être. Cela change complètement la perception des choses!

Écrit par : bcallens | 05/06/2015

Il n'y a aucune raison de penser que le CPF fonctionnera, que du contraire. Si le DIF avait déjà de la difficulté , que l'on me donne au moins une raison pour que le CPF fonctionne. Ne serait-ce qu'une !

Au moins avec le DIF, il n'y avait pas de listes et la procédure était on ne peut plus simple.

Écrit par : bcallens | 05/06/2015

Arrivé à ce point en juin 3 questions méritent d'être posées

1) Le CPF est-il plus simple et accessible que le DIF pour les salariés ?

LA réponse tombe sous le sens, le CPF a juste installé le doute, les questionnements sans réponse, l'atermoiement et l'attentisme (intéressé pour certaines entreprises); Quand on en est encore, 17 mois après le vote de la loi, à ne rien savoir sur la légalité des bulats en langues on peut comprendre le cafouillage généralisé qui prévaux désormais (et qui continuera en 2016 sans doute)

2) Le CPF apporte-t-il le moindre avantage

- au salarié : non, personne ne l'empêchait auparavant de faire un stage suivi du Toeic (ce que nous proposions depuis des années dans nos stages d'anglais)
- aux employeurs : non, ils doivent répondre qu'ils ne savent pas à des salariés demandant leur Ex-DIF
- aux OPCA : non, ils ne connaissent toujours pas précisément les règles du jeu et doivent financer cette année alors qu'ils n'encaissent pas de cotisations
- aux chômeurs. Non, je crois qu'il y a 500 000 formations de chômeurs organisées tous les ans, avec 703 dossiers de chômeurs sur la moitié (ou presque) de l'année on couvre à pine une journée de chômage supplémentaire du mois d'avril (24 000 nouveaux chômeurs soit 800 par jour).
Les pouvoirs publics parlent de 100 000 chômeurs en formation en plus cette année, il y a 800 CPF sur la moitié de l'année, peut-être 2000 sur l'année !

Bref le CPF est un échec complet qui insécurise tout le pays et ne nous permettra absolument pas d'être prêts et plus qualifiés dans les prochaines années.

30 ou 50 % des OF vont disparaître mais les plus grands ne s'en porteront pas mieux (au contraire).

3) les pouvoirs publics ont-ils été bien avisés de détruire le DIF pour installer ce vide organisationnel et éducatif ?

Je laisse à chacun le soin d'apporter sa réponse.

Écrit par : cozin | 05/06/2015

@bcallens et @cozin : vous êtes un peu rapide avec le DIF, faut-il rappeler tous les salariés qui ont eu des refus à leurs demandes de formation de la part de leur employeur ou qui n'ont formulé aucune demande parce que l'entreprise leur a annoncé par avance qu'elle refuserait ou qui leur a imposé un choix très restreint ? ce n'est pas parce que le CPF a été construit comme une monstruosité bureaucratique qu'il faut parer le DIF de toute les vertus. Il avait été construit sur la base d'un dialogue et d'un accord sur la formation entre entreprise et salarié, pas d'un droit opposable. De ce point de vue (au moins sur le papier) le CPF qui reconnaît une double possibilité de droit opposable (HTT ou sur le TT pour le socle et la VAE) est incontestablement, au plan juridique, un plus.
Les affirmations que le DIF était simple ou que rien ne pouvait s'opposer au choix du salarié me paraissent donc enjoliver largement la situation (bcallens : il suffit de se reporter à votre forum sur le DIF et les nombreuses doléances de salariés à ce sujet).

cordialement

jpw

Écrit par : jpw | 05/06/2015

Bien entendu que le DIF n'était pas parfait. Pas plus que le Plan, le CIF ou les bilans de compétences. On a simplement remplacé un dispositif perfectible (et facilement améliorable) pour un monstre organisationnel qui plante toute la formation en France.

Le CPF n'est plus rattrapable (ou alors avec pour horizon 2020), il est devenu un monstre qui va engloutir tous ceux qui y ont oeuvré.

C'est la parfaite illustration de l'apprenti sorcier.

Écrit par : cozin | 05/06/2015

Merci pour ces infos.

Je suis assez surpris du nombre pour l'OPCA DEFI, il me semblait que rien n'était encore fait (dixit le retour de certains clients).

Impossible de les joindre (uniquement via une e-mail générique) et évidemment ils ne répondent pas. J'ai envoyé un email au responsable du département en espérant avoir des réponses.

Adrien

Écrit par : Adrien SANGIACOMO | 05/06/2015

Hier après-midi nous avons eu justement avec OPCADEFI un accord de prise en charge CPF...pour un Bulats Espagnol!
C'est ce qui s'appelle passer entre les gouttes.

Écrit par : pierre | 05/06/2015

Vous êtes chanceux, toujours aucune réponse de leur part, plusieurs clients en attente pour mettre en place leur CPF... Ça en devient pénible.

Écrit par : Adrien SANGIACOMO | 08/06/2015

Bien sûr que le DIF n'était pas parfait...Bien sûr qu'il y a eu des refus.

Mais, au fond, combien de demandes ont été déposées (acceptées ou non) ? Pour ma part, c'est le seul chiffre qui m'intéresse car c'est le seul qui a vraiment un sens.

Seront-ils tentés cette fois-ci ? Peu probable car les "verrous" (pour reprendre votre propre mot) que vous avez énumérés dans un précédent billet) seront eux très efficaces.

Mais on a quand même fait des progrès : disparition de la portabilité en particulier.

(Quant à la notion de "droit opposable" ou prétendument non opposable, c'est une "notion" qui m'est tout-à-fait étrangère car pléonastique. Dès lors qu'un droit a un contenu suffisamment précis, et qu'il est consacré par une norme juridique il est "opposable" . Il ne peut pas ne pas l'être).

Écrit par : bcallens | 05/06/2015

Merci beaucoup pour ce tableau jpw - heureusement que vous êtes la (ainsi que quelques responsables d'Opca qui n'hésitent pas à se positionner en public) car avec le CPF, on semble avoir atteint les sommets de l'incommunication.

Écrit par : Andrew Wickham | 05/06/2015

Après avoir donc reçu un accord HIER pour un Bulats Espagnol d'OPCADEFI, je jette un coup d'oeil sur le site officiel pour constater le désastre...et je vois que le site est à la fois en "maintenance technique" et en mode retour vers le futur avec un descriptif du Bulats (131205) faisant à nouveau apparaître les 4 langues...
c'est toute cette réforme qui est un bug, le site n'en est qu'un des symptômes.

Écrit par : pierre | 05/06/2015

Il faudra qu'un jour des sociologues (ou des psychologues) se penchent sérieusement sur cet aveuglement collectif qui aura présidé pendant 2 ans à la mise en place du CPF.
Ça n'avait pas une chance de marcher et maintenant plus personne ne sait quoi en faire.

Écrit par : cozin | 05/06/2015

Bonjour,

Je suis le responsable juridique de l'OPCA DEFI. Pour répondre à Monsieur SANGIACOMO, nous avons démarré nos reflexions sur le CPF dès septembre 2014 afin d'être prêt autant que faire se peut le 1er janvier 2015.

Les entreprises peuvent contacter l'OPCA par leurs conseillers formations pour toute demande de CPF. De même en effet nous avons crée dans un 1er temps en plus une adresse mail centralisée cpf@opcadefi.fr. Et nous répondons aux mails qui s'inscrivent dans le champ de nos missions.

Par ailleurs, nous sommes à ma connaissance l'un des seuls OPCA de branche (le seul?), hors OPCA hors champ gérant la contribution CIF, à avoir formalisé une procédure directe de demande pour les salariés seuls, dans le cadre des demandes confidentielles hors temps de travail.

Enfin nous avons une politique de prise en charge la plus large possible au regard de ce que la règlementation nous permet.

Bien cordialement,

Arnaud BRIZE
Expert juridique national OPCA DEFI

Écrit par : Arnaud BRIZE | 08/06/2015

@Arnaud
Merci de ces réponses. Vos équipes m'ont également répondu ce matin et ils ont pu apporter des réponses à mes interrogations.

Je me rapproche à présent de mes clients adhérents DEFI pour leurs proposer plusieurs solutions.

Cordialement,

Adrien

Écrit par : Adrien SANGIACOMO | 10/06/2015

@jpw
"à ce sujet, on suggèrera au Ministère du Travail de s'intéresser à la contribution du secteur de la formation à la hausse continue du chômage depuis le début de l'année, avec une nette accélération en avril"

Jean-Pierre, savez-vous où on peut trouver ces chiffres? J'ai cherché, mais sans succès. Ce que j'ai trouvé est que les défaillances dans le secteur "enseignement, santé humaine, action sociale et services aux ménages" sont en hausse de 11% au premier trimestre 2015 par rapport à 2014 (INSEE). Mais pas de détail.

Écrit par : Andrew Wickham | 09/06/2015

Je constate que l'on évite toujours la polémique de l'imposition d'un test de fin de formation de langue qui à 99,99 % ne sera nullement en adéquation avec l'objet de la formation. En effet, la formation en langue de quelqu'un est très largement en rapport avec son métier et des missions spécifiques. Imposer un test de validation qui vise d'autres aspects de la langue visée est une aberration totale. Soit on consacre la totalité des heures à la formation définie, et donc aucune préparation pour passer le fameux test de validation, soit il faudrait soustraire des heures de la formation en faveur d'une préparation forcément courte ou inadéquate du test. Dans les deux cas le test ne sert à strictement rien sauf d'être une source de complications majeurs qui dissuade énormément de personnes à s'engager dans une formation de langue. Où est le raisonnement pédagogique ? Il n'est nullement justifiable d'imposer un test standardisé qui n'a rien à voir avec une formation spécifique dans l'un des centaines de milliers de métiers possibles !!! Qui a pu pondre une hérésie pareille???

Écrit par : Philip Martindale | 05/08/2015

Le cpf est un phantasme de dispositif de formation, le ministère du travail se rendant compte qu'il allait dans le mur a imposé l'anglais et des tests de fin de formation. La valeur ajoutée est nulle car il était bien évidemment possible de passer le Toeic en fin de formation du temps du Dif.

Les Français se formeront deux fois moins qu'avant la reforme mais le président pourra toujours pretendre qu'il a reformé la formation

Écrit par : cozin | 05/08/2015

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