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03/02/2015

Règles de vie

Un rendez-vous dans une salle, qui accueille manifestement des formations. Comme toujours, coup d'oeil circulaire pour nourrir la curiosité. Sur un mur, une feuille de paperboard n'a pas été décrochée. En haut il est écrit : "Règles de vie". L'intitulé quasiment philosophique m'intrigue. Je lis : 1) Portable silencieux 2) Je me consacre à la formation 3) Je participe 4) Je laisse aussi parler les autres 5) Je ne porte pas de jugement (négatif) 6) Ce qui se dit dans cette salle...reste dans cette salle 7) Je suis ponctuel pour ne pas gêner le groupe. Voilà une formation à laquelle je n'aurai pas aimé participer. 

regl_ancien.jpg

Les consignes infantilisantes pour une formation dont l'objet est censé donner de l'autonomie, voilà déjà un paradoxe problématique. Passons sur les injonctions au parfait petit formé : tu participeras, mais pas trop, tu te concentreras, tout le temps, tu écouteras, lorsque tu ne parleras pas, etc. Mais on ne peut laisser passer le Tu ne porteras pas de jugement avec le négatif entre parenthèse qui transforme l'injonction en mission impossible et surtout dénie à chacun la capacité de s'engager personnellement et d'affirmer ses convictions. On comprend assez vite que la méthode pédagogique emprunte peu à la dialectique. Et avouons notre perplexité à la sommation "ce qui est dit dans cette salle ne sort pas de cette salle", qui reviendrait à considérer que l'on doit tout oublier des apprentissages avant de se quitter. Ou pire encore, que le formateur nous rejoue le maître d'école qui est maître chez lui lorsqu'il est en classe et ne rend de comptes à rien ni personne. Et au final, on ne peut s'empêcher de constater que les règles de vie ont surtout pour objet de faciliter celle du formateur et de faire fi de la formation elle-même. Comment s'étonner ensuite que nos élus aient tant de mal à distinguer la formation initiale de la formation continue si même les formateurs entretiennent une telle confusion ? et si l'on veut vraiment en revenir là, souvenons nous qu'il n'y a pas de mauvais élèves, il n'y a que de mauvais profs. A tout prendre, même si c'est faux, c'est encore mieux que les règles de vie. 

Commentaires

Bonjour,

Je lis avec nostalgie l'illustration de billet...(encore que je ne sois pas si âgé que cela...)

C'était le bon temps : l'internat, le lit au carré, en rang par deux, la cuillerée d'huile de foie de morue tous les matins...

La vie de château quoi !

Il faut mater ces petits jeunes ! scrogneugneu de scrogneugneu ! !

Écrit par : bcallens | 03/02/2015

Personnellement je ne suis pas choqué par ces consignes. On peut imaginer que si le formateur s'est risqué à les écrire (Ce qui est mieux et plus courageux que de les donner par oral) c'est peut-être que durant ses stages certains troubles de l'attention avaient été constatés.
Je n'aurais pas demandé par contre de mettre le portable en silencieux mais de l'arrêter (comme au théâtre, en plus ça fait gagner en autonomie) et j'aurais donné le signal du stop portable en éteignant ostensiblement et publiquement le mien.

Non seulement un portable perturbe quand il sonne (et pas seulement son propriétaire) mais le risque est que le stagiaire soit encore à moitié au travail (ou sur Facebook) durant son stage, ce n'est pas le but recherché.
J'ai le souvenir d'un stage catastrophique chez Centre Inffo en 2005 où le groupe entier (de conseillers en formation continue) traitait son courrier et de ses activités pro sur Internet pendant que le formateur tentait en vain d'intéresser à son cours les stagiaires.

Cela s'appelle de l'argent gâché.

Écrit par : cozin | 03/02/2015

Vous connaissez la formule d'Aristophane, enseigner ce n'est pas remplir un vase, c'est allumer un feu. Si vous voulez que les participants se forment, car vous ne les formez pas, eux seuls se forment, arrêtez de discourir et faites les travailler.

jpw

Écrit par : jpwj | 03/02/2015

Pour allumer un feu il faut parfois éviter les courants d'air.

Écrit par : cozin | 03/02/2015

Bien que partageant (en partie) les propos toujours humanistes de J.Pierre, ce qui me désolé vraiment est qu'il soit nécessaire de rappeler ces règles de "vivre ensemble" à des sois dis en dis professionnels (car nous parlons bien ici de formation continue...).
Chaque fois que j'ai pu me former, ce fut pour moi une chance, même si le formateur n’était pas au top. C'était un moyen d'apprendre, de sortir la tête du guidon, de m'enrichir !!!
Alors, pas besoin de me dire d'éteindre mon portable, d'écouter, d'être sage... bref, de respecter le formateur et de respecter les autres, c'était une évidence !!!
Mais tout se perd mon bon monsieur, et la bêtise devient la norme !
De mon temps ...

Écrit par : Jean-Marc SIMON | 03/02/2015

C'est vrai que si l'on s'adresse à des adultes, les "règles de vie" sont insultantes.

J'ai, quant à moi, réagi à la lecture de l'illustration avec un brun de nostalgie...

Écrit par : bcallens | 03/02/2015

@cozin : ayant le bonheur d'avoir toujours vécu avec des cheminées, je vous garantis que sans courant d'air, il n'y a pas de feu.
@jmsimon : l'humanisme que nous partageons c'est celui qui consiste à savoir que l'ombre et la lumière, le bon et le mauvais loup, sont présents chez chacun de nous et que chacun se démerde avec comme il peu. Pas très rousseauiste, mais totalement toulousain.

@bcallens : vous avez remarqué que l'on interdit tout ce qui se fait avec les doigts, la bouche et les oreilles....


jpw

Écrit par : jpwj | 03/02/2015

Le point 6 doit être l'illustration, sans doute, d'un des critères de qualité à venir : "l’accessibilité aux tiers à des informations transparentes sur les activités conduites par le prestataire..."

Écrit par : kristine | 04/02/2015

Les commentaires sont fermés.