05/11/2014
Vague abonde
Dans James Bond contre le Dr No, Ursula sort de la vague en exhibant sa corne d'abondance censée faire tourner la tête du héros de Ian Fleming qui restera impassible jusqu'au bout...ou presque. Dans le Sud, on est bien persuadé que l'abondance ne peut pas nuire et que l'excès est un régime acceptable voire recommandé. A condition toutefois de ne pas se perdre dans la profusion, ce qui est un risque pour qui se penche sur les abondements possibles du compte personnel de formation. Car même en laissant de côté les abondements qui peuvent résulter du compte pénibilité, on peut lister pas moins de 4 sortes d'abondements possibles que l'on pourrait nommer abondement d'acquisition, d'utilisation, d'articulation et correctif (on peut aussi oser "de correction").
Tant de possibilités ne relèvent pas du hasard : conscients d'avoir créé un droit qui peut s'avérer insuffisant, avec ses 24 heures par an et son plafond à 150 heures, pour accéder à la qualification, les députés ont multiplié les possibilités d'augmenter ce crédit. D'où la profusion d'abondements possibles. Pour ceux qui souhaitent s'y retrouver un tant soit peu, gagnez du temps avec la note jointe. Cela vous laissera du temps pour revoir le premier James bond, et pas le moins bon(d).
23:34 | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Bonjour JP,
Dans le cas de "l'abondement – articulation", cela revient-il à rendre opposables aux employeurs les formations prioritaires définies par la branche (article L6323-17) ? Les périodes de prof ou le plan (dispositifs à l'initiative de l'employeur) pourraient être obligatoirement mobilisés dès lors qu'une demande de CPF (dispositif à l'initiative du salarié) rentrerait dans les priorités de la branche ?
Merci pour votre éclairage sur toutes ces questions qui font le quotidien de nos négociations paritaires du moment !
Écrit par : ValérieC | 06/11/2014
Bonjour Valérie,
Non, ce sont deux choses différentes. LE fait que l'accord prévoit une possibilité d'articulation ne créé pas un droit. Sauf si l'accord en disposait ainsi mais à ce jour je n'ai pas vu d'accord ou de négociation prévoir un droit acquis à l'articulation. C'est une incitation pour l'entreprise et le salarié à s'entendre sur un projet commun, le droit portant sur le financement par l'OPCA et non sur la décision de formation.
Bonne journée
jpw
Écrit par : jpw | 06/11/2014
Si un jour les Français perdaient l'euro (sait-on jamais) ils pourront peut être acheter leur baguette avec leur CPF et ses heures adondées :-)
Ce qui abonde aujourd’hui en France c'est bien malheureusement l'incompétence.
Écrit par : cozin | 06/11/2014
Bonjour,
Je parie aussi sur une vente des droits CPF comme on vend les droits à polluer. Il y a plus de personnes intéressées par le pouvoir d'achat que par la formation...
Sinon, bien reçu votre message, je partage votre analyse et vous ferai une réponse.
jpw
Écrit par : jpw | 06/11/2014
Bonjour Jean-Pierre,
J'ai un doute sur la réalité concrète de l'abondement (quel que soit le type d'abondement).
L'abondement consiste-t-il à permettre de disposer :
- d'heures de formation lorsque la durée de la formation dépasse le nombre d'heures mobilisables au titre du CPF par le titulaire du compte (donc sans tenir compte du financement associé) ;
ou
- de financements complémentaires lorsque le financement mobilisable par le financeur pivot (employeur, OPCA, Région, FPSPP...) est inférieur au coût réel de la formation (donc sans tenir compte de la durée) ;
ou
- des 2 options ci-dessus (avec possibilité ultime de les cumuler) ?
Merci de vos lumières.
Écrit par : Yannick | 11/12/2014
les deux mon capitaine. L'abondement peut être à la fois une manière de compléter un financement lorsque la prise en charge est plafonnée ou que le nombre d'heures disponible est inférieur au nombre d'heures nécessaire. Il peut aussi s'agir d'heures, mais cela ne change pas grand chose car les heures se traduisent en montant pour les coûts pédagogiques. Et lorsque le dispositif le permet (plan, période de professionnalisation) l'abondement peut prendre la forme d'un financement des heures (salaire inclus) pour financer, en tout ou partie, le salaire pendant la formation.
La réponse est donc essentiellement dans le dispositif que l'on mobilise pour l'abonnement.
Mais je suis d'accord avec vous ce n'est pas très clair (voir ma chronique ces dernières semaines sur les abondements du CPF) et rien moins qu'évident pour les salariés.
Cordialement
jpw
Écrit par : jpw | 11/12/2014
@JPW et @yannick
Pour nous, nous préferons utiliser auprès de nos contacts le terme d'ABONDEMENT lorsqu'il s'agit de completer la durée d'une prise en charge (par exemple en mobilisant la P.Pro à la suite du CPF) et de COFINANCEMENT lorsqu'il s'agit de completer le financement d'une heure déjà prise en charge (pour pallier l'effet de l'écretement de la prise en charge par le plafond CPF ou le forfait de la P.PRO).
Écrit par : Gerland | 12/12/2014
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