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04/04/2014

Ce n'est pas un oubli

Certains s'inquiètent de l'absence du bilan de compétences dans les catégories d'action éligibles au Compte personnel de formation. Les formations certifiantes, diplômantes ou non, y figurent, l'accompagnement VAE également mais pas le bilan. Oubli essaient-ils de se rassurer, quand d'autres plus approximatifs osent la formule du silence de la loi qui ne permettrait pas de savoir si c'est possible ou pas. La solution à ces interrogations est pourtant simple : la loi a volontairement écarté le bilan de compétences des actions éligibles au CPF pour deux raisons, l'une positive et l'autre négative. La raison positive est que la création du Conseil en évolution professionnelle, accessible gratuitement à tout un chacun, doit permettre d'élaborer un projet d'emploi ou de formation sans avoir à consommer une partie des heures qui pourront servir à le réaliser. De l'économie en quelque sorte. 

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Le Caravage - Narcisse

La seconde raison tient à un regard critique sur les pratiques de bilan de compétences telles que développées depuis plus de vingt ans. En vrac : trop de place à la dimension personnelle par rapport à la dimension professionnelle, trop souvent généraliste et incapable de répondre précisément à une appréciation des compétences contextualisée, trop méthodologique et pas assez en expertise sur les métiers et les parcours, déconnecté d'une connaissance fine des bassins d'emploi sur lesquels vont s'exercer les projets ce qui rend difficile l'appréciation de leur pertinence, etc. Si l'on voulait résumer, pour le législateur mais également pour nombre des négociateurs de l'ANI du 14 décembre 2013, le bilan de compétences serait trop souvent une prestation "miroir" dans laquelle le consultant appui un travail introspectif et trop rarement une véritable appréciation des compétences corrélées à la réalité des activités pouvant être développées au sein d'un territoire donné. Autrement dit, trop de bilan de personnalité et pas assez de diagnostic ouvert sur l'environnement. Ce qui explique à la fois le contenu qui a été fixé pour le Conseil en évolution professionnelle et pourquoi l'absence du bilan de compétences n'est pas un oubli. 

Commentaires

Indépendamment de tout débat sur les mérites et travers du bilan de compétences, il me semble surtout que cette prestation n'avait pas sa place au sein d'un dispositif visant essentiellement la qualification (via la formation ou la VAE).

En revanche cet outil RH, éventuellement à renover, conserve toute sa pertinence pour être mobilisé au titre du CEP.

Écrit par : gerland | 04/04/2014

Le conseil en évolution professionnel va peut être remplacer le bilan de compétences mais on va passer surtout d'une prestation commerciale où le client avait son mot à dire (notamment en terme de qualité) à une micro-prestation réalisée à la chaîne par des conseillers ne connaissant guère le monde de l'entreprise (s'ils la connaissaient bien il y travailleraient avec succès).

Tous les bilans de compétences n'étaient sans doute pas de qualité mais cette volonté de revenir à une formation étatisée et administrée laisse songeur dans un pays qui a déjà raté la première marche de la société de la connaissance et des réseaux (la stratégie de Lisbonne des années 2000).

On peut se rassurer en pensant que de toute façon, les ministres passant (trois en charge de la formation depuis 2012), le CPF ne verra sans doute pas le jour avant de nombreuses années.

Écrit par : cozin | 04/04/2014

Bonjour
Petite question aux Supers Juristes :
l'article L. 6314-1 était ainsi rédigé :
"Tout travailleur engagé dans la vie active ou toute personne qui s’y engage a droit à l’information, à l’orientation et à la qualification professionnelles et doit pouvoir suivre, à son initiative, une formation lui permettant, quel que soit son statut, de progresser au cours de sa vie professionnelle d’au moins un niveau en acquérant une qualification correspondant aux besoins de l’économie prévisibles à court ou moyen terme"...

La nouvelle mouture retire le droit à "l'information et l'orientation"...
Est-ce à dire que ce n'est pas/plus opposable ?
Merci à vous
kristine

Écrit par : kristine | 11/04/2014

Bonjour Kristine,

Non, c'est juste que le droit à l"information et l"orientation est matérialisée par la mise en place du Conseil en évolution professionnelle. Donc c'est dans les articles consacrés au CEP que vous retrouvez le droit à l"information et l"orientation.

Cordialement

jpw

Écrit par : jpw | 11/04/2014

Bonjour,

Oui, le CEP pourra être réalisé par 5 types d'opérateurs :
Opacif, Apec, Pole Emploi, Mission locale et Cape Emploi en lien avec le Service Public Régional de l'Orientation piloté par les Conseils régionaux.
Ce service permettra de faciliter l'orientation des publics ( salariés et demandeurs d'emploi) et la mise en œuvre d'un projet professionnel autour des dynamiques de compétences, de métiers cibles/sensibles et de besoins au plan du territoire.
Le super challenge sera dans l'homogénéité des CEP réalisés par ces acteurs afin qu'il y ait une équité du droit à l'information et à l'orientation.

Que la force soit avec nous toutes et tous !

Petit coucou du Noooord !

Écrit par : jean françois | 11/04/2014

La nouvelle loi participe d'une double illusion :

- celle des partenaires sociaux qui pensent que l'Etat et l’administration ont encore des moyens et des capacités à diriger, encadrer et contrôler la société et l'économie

- Celle de l'Etat qui pense (ou fait mine de croire) que les partenaires sociaux (représentant moins de 5 % des salariés qui cotisent à un syndicat) ont un quelconque pouvoir d'entraînement des salariés et des employeurs.

Cela s'appelle une bulle d'espérance et de naïveté. Ces gens là s'appuient sur quelque chose qui n'existe pas (ou en tout cas qui n'existe plus);

On va donc remplacer un bilan de compétences, prestation commerciale normée, certes perfectible et critiquable mais utile par rien du tout, mais estampillé service public.

Écrit par : cozin | 11/04/2014

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