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25/03/2014

Pomme de discorde

Tant que l'on en était à l'ANI du 14 décembre 2013, les partenaires sociaux étaient d'accord : le socle de compétences éligible au Compte personnel de formation, ce serait celui défini par eux-mêmes en 2009. A savoir la maîtrise des savoirs de base, la maîtrise d'une langue étrangère, la maîtrise des outils informatiques et bureautiques, la capacité à apprendre et la capacité à travailler collectivement. Soit cinq compétences clés qui garantissent l'employabilité de qui les possède, ou plutôt évite l'exclusion de qui ne les possède pas. C'est sur cette base que s'est déroulé le débat à l'Assemblée nationale lors du vote de la loi du 5 mars 2014. Sauf que les parlementaires ont décidé que les formations relevant du socle seraient suivies pendant le temps de travail, salaire maintenu par l'employeur et non remboursé par l'OPCA. Ce qui revînt à jeter aux partenaires sociaux une pomme de discorde. 

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Le jugement de Pâris ou la pomme de discorde

D'une conception plutôt large du socle renvoyant à une problématique d'employabilité, les organisations patronales sont passées à une vision plus étroite visant essentiellement la maîtrise des savoirs de base, elle même ramenée aux actuelles actions de lutte contre l'illettrisme. Inacceptable pour la CGC qui voit les cadres exclus de toute possibilité avec une telle approche. D'autres sont plus partagés entre le fait d'ouvrir largement le dispositif ou de le recentrer sur ceux qui en ont le plus besoin. Bref, plus personne n'est d'accord au point que le Gouvernement a décidé de réactiver le groupe quadripartite qui a déjà oeuvré à l'automne dernier pour définir, notamment, les formations éligibles au CPF. Reste que l'arbitrage sera effectué par décret et qu'à un moment, et le plus tôt sera le mieux pour une mise en oeuvre au 1er janvier, il faudra bien trancher. 

Commentaires

Cette manière de "resserrer" les possibilités d'utiliser le CPF est, à l'évidence, une régression majeure par rapport au DIF...

Écrit par : bcallens | 26/03/2014

Je comprends mal comment un dispositif dans lequel le salarié décide seul est une régression par rapport à un dispositif où l"accord de l"employeur est nécessaire. Et la notion de "resserrer" doit s'apprécier non pas dans l'absolu mais par rapport aux pratiques de chaque entreprise. Dans ce cadre, c'est parfois un élargissement dont il est question.

Cordialement

jpw

Écrit par : jpw | 26/03/2014

La maîtrise des "savoirs de base" ne pourra intéresser et ne peut concerner qu'une partie des salariés...Alors que le dispositif est censé être universel...

Écrit par : bcallens | 26/03/2014

Le CPF ne se résume pas au socle de compétences, il peut concerner tous les diplômes, tous les CQP, et nombre de certifications non diplomantes. Vous pourrez en juger à l"automne avec la publication des listes de formations prioritaires.

jpw

Écrit par : jpw | 26/03/2014

Une étude de l'OCDE parue en octobre 2013 (http://educationdechiffree.blog.lemonde.fr/2013/10/15/lenquete-de-locde-sur-les-competences-des-adultes-piaac-decryptage-des-resultats-de-la-france) nous a appris que les adultes en France se situaient au 22 ème rang pour leurs compétences en matière de litteratie et de numéracie. En gros pour lire, écrire et compter seuls les espagnols et les italiens font plus mal que nous.
Pour ce qui est de la pratique de l'anglais c'est pire encore puisque nous serions les derniers dans un panel encore plus large de plus de 60 pays développés étudiés.

En informatique on ne dispose pas des chiffres mais la moitié au moins des français bricole avec un ordinateur (jeunes compris). Bref il y a au moins 6 millions d'adultes en France qui n'ont rien ou presque pour travailler et qui s'ils perdent leur emploi resteront éternellement chez pôle emploi.

Il y a donc une urgence car les métiers non qualifiés ne seront pas si nombreux (ou bien personne ne voudra les exercer comme dans le bâtiment ou les services à la personne).

Il es proprement incroyable que l'Education nationale et son million d'enseignants ne soit pas mise à contribution (à défaut d'être réquisitionnée) mais on à l'impression que l'Etat fait juste de lois pour dire qu'il existe, pas pour faire avancer le pays.

Écrit par : cozin | 26/03/2014

Bonjour Jean-Pierre.
La mise en place du CPF se fera au 1er janvier 2015 pour toute personne entrant dans la vie active à raison de 24 h par an et à hauteur de 150 h. Pour les salariés étant déjà dans la vie active depuis un certain temps (pour ne pas dire un temps certain) les heures acquises au titre du DIF devront être prise avant le 1er janvier 2021. (si j'ai bien tout compris). Il est à craindre ou à espérer je n'ai pas d'avis tranché sur le sujet que les salariés désireux de partir en formation longue attendent de cumuler des heures sur leur CPF en plus de celles acquises au titre du DIF. Ainsi un salarié qui possède déjà 120h de DIF pourrait très bien attendre le 1er janvier 2020 histoire de cumuler 96 h au titre du CPF et ainsi demander une formation de 216 heures à son employeur. Mais quid du financement ? Si les heures CPF sont financées à hauteur de celles du DIF ça me fait un peu peur surtout pour mes TPE ! Mais d'ailleurs j'ai rien vu véritablement de clair en matière de financement si ce n'est que c'est la caisse des dépôts et consignations qui tiendra les compteurs. Mais en terme de financement ?

Écrit par : PHU Arièle | 12/05/2014

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