Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/03/2013

Regarder la mer

Le nombre de bénéficiaires d’un CIF a continué, en 2011, de décroître. Après une chute de 10 % en 2010, le nombre de bénéficiaires a encore diminué de plus de 5 %. Les FONGECIF, et autres organismes chargés de financer le congé individuel de formation, ont financé 33 000 CIF-CDI et 7 000 CIF-CDD. Soit 40 000 bénéficiaires. Le taux de satisfaction des demandes s’établit à 54 %, soit à peine plus d’un CIF financé sur 2.

A travers ces quelques  chiffres, on  perçoit toutes les limites d’un système qui voit son impact se réduire et qui se transforme peu à peu en machine à générer de la frustration. Alors on fait quoi ? On considère que c’est le bout du chemin, que c’est là que le ponton nous menait et qu’il nous reste à regarder la mer en constatant que le flux et le reflux sont de l’ordre de l’inexorable et de la nature des choses ?

DSCF6614.JPG

En ces périodes de vide ministériel, il n’est pas exclu que soit relancé le concours Lépine des bonnes idées pour faire mieux. Si l’on exclut la proposition de doubler ou tripler les cotisations affectées au CIF, il faut alors réfléchir tout à la fois à la mission des FONGECIF et à l’utilisation de leurs ressources. Sur les missions, il serait pertinent que la loi de sécurisation, transposant en cela l’ANI du 11 janvier 2013, inscrive dans les missions des FONGECIF la fonction de conseil en évolution professionnelle. Car si le nombre de CIF financés baisse, le nombre de personnes accueillies, orientées ou accompagnées vers un bilan de compétences augmente (170 000 en 2011). Et corrélativement, il serait nécessaire de prévoir qu’une partie des ressources est consacrée à cette mission d’intérêt général, ce qui permettrait d’enfin constater que les frais de fonctionnement des OPCA c’est aussi du service rendu. Et pour le reste, on pourrait appliquer au CIF les recettes du DIF pour faire plus avec un budget constant : mettre en place des actions collectives accessibles en CIF, car le droit individuel ne s’oppose pas à sa mise en œuvre collective, ou réduire les durées de formation permettraient d’augmenter significativement les volumes. Reste un dernier point plus polémique : le fait que si le subventionnement se justifie pour les plus bas salaires ou l’accès à un premier niveau de qualification, il ne va pas de soi lorsque la démarche professionnelle vise une évolution qui entraînera une revalorisation de situation. Dans ce cas, la prise en charge pourrait être partielle et s’accompagner d’un prêt pour le complément, de la même manière que l’on fait des prêts étudiants, serait-il à taux zéro. Le CIF est sans doute à un point où il faut accepter de remettre en question certaines représentations, pratiques ou habitudes. Après tout, la mer se renouvelle en permanence mais elle est toujours la mer.

Commentaires

Bonjour Jean Pierre,

Oui, en même temps, il est important de regarder la qualité et la réalité des projets CIF et ne pas laisser des salariés se lançer imprudemment dans des parcours sans la moindre chance d'aboutissement.
Il me semble que les partenaires sociaux qui jugent de la pertinence des projets ont ( en lien avec leurs métiers et missions en entreprises) les qualités pour juger cette opportunité. D'autant qu'en amont, des conseillers sont là pour accompagner les demandeurs et jauger aussi cette pertinence.Les indicateurs de réussite post Cif sont là pour le démonter, d'ailleurs.

Il n'empeche que l'on peut sans doute faire plus et mieux, sachant que tout cela est aussi encadré par une Convention d'Objectifs et de Moyens avec une volonté de réduction des couts, ce qui limite parfois les ambitions.

Écrit par : jfc | 26/03/2013

Bonjour Jean-François,

C'est bien parce que les partenaires sociaux ont qualité pour juger de l'opportunité des projets, s'agissant de salariés, qu'il faudrait que la loi de sécurisation positionne le conseil en évolution professionnel dans les structures paritaires, comme le prévoit l'ANI, plutôt qu'au sein du service public d'orientation qui n'a pas forcément vocation à accompagner tous les salariés.

Quant aux COMs telles qu'elles ont été adoptées...

A bientôt


jpw

Écrit par : jpw | 26/03/2013

Les commentaires sont fermés.