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06/11/2012

Des experts

En peinture, il y a l'expert par la culture. Il a vu tous les tableaux, il connaît tous les styles, il a étudié tous les détails, il a lu les peintres, il s'est penché pendant des heures sur les traces laissées par les pinceaux. Par cette masse phénomènale d'observation, de réflexion, de travail, il est capable de produire une expertise. En peinture il y a aussi l'expert scientifique. Il scanne, il lasérise, il radiographie, il nettoie, il soulève les poussières et retrouve la lumière originale, il traque les repentis, il analyse les pigments, il fait parler les toiles et les chassis. La science est son arme de détection massive de l'histoire du tableau et de sa facture. Par sa technique, il est capable de produire une expertise. En peinture il y a également l'expert par goût. Il n'est pas inculte, la technique l'intéresse, mais ce n'est pas ce qui lui permet d'aller directement au coeur de la toile pour en percer infailliblement les mystères. L'expert de goût est celui dont le savoir est le moins explicite et le plus sûr.

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Expert de goût s'essayant à la technique

Lorsque le comité d'entreprise rémunère un expert avec son budget de fonctionnement, il peut librement désigner cet expert. Tout le monde peut ainsi être expert. Lorsque le Gouvernement désigne un expert, il le choisit également librement. Et voici que se multiplient les experts. Louis Gallois était donc expert pour traiter de la compétitivité des entreprises. Au final, il rend un rapport qu'aurait pu écrire le FMI, mais il est vrai que l'institution ne comprend que des experts. On peut aussi constater qu'un homme qui a dirigé de grandes entreprises à fait un rapport sur l'entreprise et que les dirigeants d'entreprise ont exprimé leur satisfaction sur ce rapport. Tous experts !

Rapport-Gallois-PACTE-POUR-LA-COMPETITIVITE-DE-L’INDUSTRI...

Commentaires

Et si trop d'érudition tuait l'émotion ?
Pour autant, il s'agit bien d'éduquer son esprit à la perception de l'art et au delà à l'intelligence et à la compréhension du monde.
Pour Albert Barnes, trop d'érudition finit par casser l'émotion.
Nous avons là un autre expert du goût.

Écrit par : Esteban | 19/11/2012

Salut Esteban, tu connais mon goût pour l'association des contraires. Tu en concluras que l'érudition n'a de sens que tant qu'elle est au service de l'émotion. L'intellect et le sensible ne sont véritablement vivants que lorsqu'ils se nourrissent.

Mais au fait, tu ne devais pas passer par Paris à la fin du mois ? ton couvert est mis.

Bises.

jp

Écrit par : jpw | 19/11/2012

Les commentaires sont fermés.