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02/03/2012

Uniformes uniformes

La culture française a le désolant réflexe de  raisonner par le statut. C’est le prisme primordial auquel nulle question ne saurait échapper. Lorsqu’il est question de l’uniforme à l’école, le débat tourne autour de l’égalité de statut que l’uniforme est censé garantir.

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Plus de marques, plus de sigles sur les vêtements, no logo. Pas de distinctions sociales mais un même vêtement égalitaire. Par l’uniforme on tente de faire croire que la société est uniforme et que les classes n’existent pas. Piège traditionnel de l’égalité formelle républicaine qui est la fille de l’hypocrisie religieuse : autrement dit, pourvu que les apparences soient sauves, le reste importe peu. Moyennant quoi, et sans que ce soit contradictoire, on utilisera aussi l’uniforme pour marquer les différences de castes : l’habit du polytechnicien, comme celui de l’académicien, distingue l’élite du reste du peuple.

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Pourquoi alors la vision de tous ces écoliers en uniforme, à Cuba, ne choque-t-elle pas ? la finalité n’est-elle pas, ici aussi, d’égaliser les statuts ? Peut être, mais l’on a davantage l’impression qu’il s’agit moins de gommer des différences sociales moins marquées que de mettre l’enfant en situation d’écolier. L’uniforme, c’est le vêtement professionnel de celui qui va apprendre. C’est la  césure entre le familial et le scolaire. Comme chaque profession a sa tenue, l’écolier a la sienne. L’affirmation positive de l’uniforme paraît plus présente que sa version négative. Libre interprétation ? préjugé ou parti pris ? influence de la légère érotisation des ces shorts-jupes qui font ressortir le galbe des cuisses adolescentes ? peut être, mais au final aucun doute sur le fait que l’uniforme cubain n’est pas l’uniforme français.

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