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11/09/2012

Consultants autistes

Il n'était pas 20 heures. Les rideaux tirés, les rues vides, la nuit tombée, le silence, je me demandai, en parcourant les rues de Saint-Denis, si le moustique n'était pas de retour conduisant chacun à s'enfermer chez soi ou si j'avais raté l'alerte à une prochaine entrée en activité du volcan. Rien de tout cela apparemment, juste la vie d'ici. La recherche d'un restaurant ouvert fut un peu laborieuse mais un café avec quelques tables dans une cour tenant lieu de terrasse apparut enfin. Attablé, je parcourus la carte sur laquelle je dénichai un plat malgache aux herbes frétillantes, celles qui vous donnent l'impression d'avoir trempé votre langue dans de l'eau pétillante épicée, puis j'ouvris le monde. Enfin Le Monde, le journal. Car si Hegel disait que la lecture du journal doit être la prière du matin, pour moi ce serait plutôt celle du soir. J'en étais là de ma monomanie quand, après avoir parcouru rapidement l'article consacré à Bernard Arnault que j'avais cru reconnaître le matin même, un titre attira mon attention : les consultants autistes.

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Bernard Arnault  déguisé pour échapper au fisc,

mais démasqué par sa valise Vuitton bourrée de billets

Comme les marquises ne peuvent résister à se raconter des histoires de marquises, un article sur les consultants m'interdit de tourner la page en feignant l'indifférence. Abandonnant les herbes et les épices, je me consacrai donc à l'article en espérant comprendre pourquoi le journaliste considérait que les consultants étaient autistes. Tout simplement parce qu'il s'agit d'autistes. Une société suédoise de conseil embauche en effet des consultants autistes pour faire de l'audit en informatique. Les extraordinaires capacités de certains autistes en matière d'activités répétitives et de manipulation des chiffres en fait apparemment des consultants redoutables capables de déceler des micro-erreurs qui échapperaient aux plus brillants diplômés des grandes écoles, pourtant peu enclins à douter d'eux-mêmes et qui douteraient beaucoup plus spontanément des autistes. Et voilà un handicap qui devient une qualité. Je ne pouvai que constater, en me réattaquant aux feuilles frétillantes, que les consultants autistes n'avaient pas encore approché le conseil en ressources humaines. Je ne savais donc toujours pas s'il me fallait envisager de guérir ou non de mes monomanies. Sans répondre à la question, je me remis à lire Le Monde (le journal).

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