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04/11/2010

La tentation du simplisme

La défaite de Barack Obama, deux ans à peine après sa triomphale élection, n’est qu’une confirmation de trois phénomènes que les organisations connaissent bien.

Le premier est de s’en remettre à un leader, une personnalité pour garantir le changement. Si ce pari n’est déjà pas simple dans une organisation, au niveau d’un Etat il  ne peut être qu’illusion. Tout changement d’ampleur suppose des évolutions fortes dans les différents corps sociaux et un essaimage des mécanismes du changement. Le leader peut semer des germes du changement, tenter de créer les conditions de sa propagation, mais il ne peut jamais le réaliser à lui seul.

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Emmanuelle Fevre

Le second est que la bataille idéologique est la mère des batailles. La répétition de l’argument tend à le rendre évident plus que sa qualité intrinsèque. Comme le mauvais tube que vous vous surprenez à fredonner parce que vous l’avez entendu cent fois à la radio, le discours le plus caricatural ou grossier peut revêtir les couleurs du faux bon sens lorsqu’il est  répété ad nauseam. De ce point de vue, le Tea Party n’est que l’héritier, à son grand effroi, de Lénine.

Le troisième phénomène est qu’en période de crise, le mode panique gagne plus rapidement le cerveau et que dans ce cas tout ce qui peut apparaître comme complexe devient insurmontable. D’où la tentation d’en revenir aux recettes simples, qui ne sont les meilleures qu’avec des cuisiniers d’exception. Si tel n’est pas le cas, la bascule dans le simplisme et le mauvais goût est immédiate.

Un changement qui ne se décrète pas, une idéologie d’autant plus agissante qu’elle ne se présente pas comme telle et une pensée tenue en laisse par la peur, les enseignements des midterms, au-delà des particularismes américains, ne constituent pas vraiment des surprises. Ils pourraient d’ailleurs bien valoir également outre-atlantique, dans ce petit coin du monde qu’est l’Europe.

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