15/07/2010
Le progrès n'est pas une obligation
Le contentieux peut paraître classique : une déléguée syndicale souhaite faire condamner son entreprise pour discrimination en établissant qu'elle a évolué moins vite que certains de ses collègues. Elle utilise les moyens de preuve habituels : comparaison entre sa situation et celles des personnes entrées dans l'entreprise à la même période avec les mêmes qualifications. Ce diagnostic révèle un moindre classement de la part de la salarié. Est-ce à dire que la discrimination est constituée ? non nous dit la Cour de cassation dans un arrêt du 6 juillet 2010 (Cass. Soc., 6 juillet 2010, n° 09-41.534). Reprenant une formulation qui date de 1978, la Cour de cassation pose en principe qu'une entreprise ne saurait avoir l'obligation de promouvoir tout salarié. Cette formulation éclaire d'un nouveau jour la décision du 2 mars 2010 inhérente à deux salariés qui n'ont pas été formés.
Selon la Cour de cassation, l'absence d'évolution ne saurait être imputée à l'employeur dès lors que le salarié a bénéficié des mêmes possibilités de formation que les autres et qu'il n'a pas fait état de ses souhaits dans le cadre du Plan de Formation. Le progrès automatique n'est donc une obligation ni pour le salarié ni pour l'employeur.
02:10 Publié dans DROIT DU TRAVAIL | Lien permanent | Commentaires (0)
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